« Décisions du Maire »
Peut-être soucieuse de ne point préempter le précieux temps des conseillers, l’équipe municipale préfère désormais passer les dossiers importants du Grau du Roi sous la forme de « Décisions du Maire » plutôt que de les inscrire à l’ordre du jour du Conseil et les ouvrir au débat.
Ainsi, comme à l’accoutumée depuis plusieurs séances, lors du Conseil Municipal du 28 septembre dernier, ce ne sont plus de 100 décisions qui ont été présentées de manière expéditive alors que seules 21 questions étaient soumises au débat démocratique.
Le Conseil Municipal ne serait-il donc devenu qu’un simple théâtre où de piètres marionnettes s’agiteraient pour épater la galerie et régaler les curieux qui se délectent de ces jeux de scène derrière leur ordinateur ?
Le Conseil Municipal ne serait-il donc devenu que la simple chambre d’enregistrement des décisions d’un maire omnipotent, répétant à l’envi que ces décisions ont été prises dans le cadre de « l’autorisation de signature » qui lui a été confiée par l’assemblée ?
Si la procédure est légale, il n’en reste pas moins que ce sont des milliers d’euros que Monsieur le Maire engage au nom de la Collectivité, sous le prétexte fallacieux de ne pas bloquer les affaires courantes. Quand les conseillers municipaux sont appelés à se prononcer sur une convention d’occupation d’usage temporaire (question n°13 du dernier Conseil Municipal) pour une redevance annuelle de 62,06 € et qu’à côté de cela, Monsieur le Maire signe le marché d’assistance à maîtrise d’ouvrage avec la SEGARD pour un montant de près de 15.000 € (pour vendre l’Hôtel Résidence de Camargue près de 15 millions d’euros), cela laisse pantois ! D’autant plus lorsqu’on sait que ce marché est signé sans publicité ni mise en concurrence avec un « prestataire-fantôme » qui travaille depuis août 2014 sans mandat officiel du Conseil Municipal sur des projets d’aménagement urbain du Grau du Roi, en l’occurence l’esplanade de la mer et la réhabilitation du Vieux Phare.
Alors oui, à minima, il conviendrait que toutes ces « Décisions du Maire », puisqu’elles semblent être amenées à se multiplier de façon exponentielle, soient présentées, accompagnées d’une synthèse et surtout des montants engagés.
« Vente des Anciennes Ecoles »
On ne reviendra pas sur les épisodes précédents du feuilleton à rebondissements de la Vente des Anciennes Ecoles ni sur l’annonce furtive de l’annulation de ce projet lors du Conseil Municipal du 22 juillet 2015 mais tout de même, cette décision aurait pu être davantage développée.
Il a fallu demander, par le biais de la fameuse « Question écrite », (le seul moyen officiel d’un conseiller municipal d’aborder un dossier ne figurant pas à l’ordre du jour d’un Conseil) d’annuler la délibération n°31 du Conseil du 25 mars 2015 , autorisant « Monsieur le Maire à signer tout acte se rapportant à la cession du bâtiment des anciennes écoles sis 9 rue des Combattants, implanté sur un terrain d’une superficie de 773 m² cadastré section BO n°109 inscrit en zone AU du PLU » qui désigne spécifiquement la SCI de Monsieur DUPIN Frédéric et Monsieur ROSSIGNOL Jean, comme futurs acquéreurs », pour voir « fleurir » sur la table du Conseil du 28 septembre, une question « supplémentaire » proposant au Conseil Municipal de se prononcer en faveur de l’annulation de la-dite délibération.
Sérieusement, le groupe majoritaire et l’Administration qui l’accompagne, n’auraient pas pu y songer avant ? Mais passons sur la forme. D’ailleurs on se souviendra de la déclaration du Directeur Général des Services lors de sa prise de fonction qui annonçait sans ciller « préférer s’attacher au fond plutôt qu’à la forme ».
Donc, sur le fond du dossier, quelles sont les raisons objectives qui ont poussé l’équipe municipale à renoncer à la vente des anciennes écoles ? Une pression un peu trop forte de certains conseillers de l’opposition ? Des demandes un peu trop précises de la part de la Préfecture du Gard ? Une légitime peur pour l’équipe municipale d’être allée trop loin dans la négociation de gré à gré qui ne signifie pas de « copains à coquins » ?
Cela étant, Monsieur le Maire qui annonçait dans la presse le 11 juin dernier : « Nous sommes dans la légalité », a purement et simplement renoncé à ce projet alors qu’il exposait au Conseil Municipal du 25 mars que « les raisons principales sont que l’offre était à un bon niveau, (…). Le projet les a séduit parce qu’il respecte l’âme des anciennes écoles, ils ne détruisent pas il garde le bâtiment initial. (…) c’est important dans le cœur du village de garder le bâtiment en l’état, il y avait d’autres propositions avec des projets de destruction de l’ensemble pour rebâtir. Cela a fait partie des éléments de choix. »
Aujourd’hui, la question de ce revirement de situation se pose. Pourquoi l’équipe municipale a-t’elle donc abandonné le projet de cession à la SCI Dupin et Rossignol ?
Le 30 septembre 2015