« Ce vernissage à la Villa Parry vous est offert par l’ artisan-peintre Truc Muche ! Le Seaquarium du Grau du Roi est heureux de vous accueillir en partenariat avec la Poissonnerie Machin ! Bienvenue au toro-piscine sponsorisé par la Pharmacie Duchmol ! Les commémorations du 11 novembre sont sponsorisées par la Convention Obsèques…» Ces messages publicitaires, s’ils ne sont encore que pure fiction, pourraient peut-être un jour devenir réalité au Grau du Roi.
En tous cas, ce qui est bien d’actualité, c’est la convention de partenariat signée entre la Mairie et la société Porpecali qui prévoit la présence du logo de notre supermarché local préféré sur tous les supports de communication des grands événements du Grau du Roi : abrivado des plages, Graulinades, Voga Mostra, Imagimômes, Le Grau Noël ainsi que certaines rencontres sportives, telles que les Boucles de Salonique, la Traversée à la Nage, Beach Volley…
Associer un acteur économique de notre cité, pourquoi pas ? Encore que l’enseigne ne soit guère locale et l’appartenance à notre territoire peu avérée. Mais passons. Que la Mairie cherche à renflouer « des caisses désespérément vides », passe encore ! Mais là où la démarche est grossière, c’est quand on comprend que ce mécénat spontané n’est en fait qu’un petit arrangement « entre amis ». En clair, la sociéte Porpecali s’engage à verser 50.000 € par an pour participer à l’animation culturelle du Grau du Roi, en échange de quoi, le parking situé en face de la zone commerciale restera définitivement… gratuit.
On s’en souvient, l’hiver dernier quand le dossier houleux sur le stationnement (mise en place du Pass Graulen, prolongement des plages horaires payantes…) était venu sur la table du Conseil Municipal, il avait été question de placer cette aire de stationnement en zone tarifée. Les discussions étaient alors allées bon train entre la Mairie et les propriétaires du supermarché qui craignaient une baisse de leur activité commerciale si le parking situé en face devenait payant. Ils avaient même demandé à la Mairie que soit mis en place un système de 2 heures offertes pour leurs clients.
Bref, il aura fallu un an pour parvenir à un accord : le supermarché verse une obole de 50.000 € annuels et le parking public devient, de fait, le prolongement naturel de celui de la surface commerciale. Est-il utile de rappeler que le (vrai) sponsoring doit être désintéressé et surtout sans contrepartie publique ? Doit-on également rappeler que le « mécénat » entraîne une réduction fiscale supplémentaire sur le chiffre d’affaires avant impôt de l’entreprise ?
La proposition municipale devient alors limite, sur le fond et sur la forme. Qu’en penseront les commerçants moins puissants, cernés par les parkings payants et les horodateurs sur la rive gauche ? Chacun appréciera.
Le 2 décembre 2015
Lire l’intervention lors du Conseil Municipal du 25 novembre 2015