La majorité municipale commencerait-elle à comprendre qu’on ne gère pas une commune comme une association de potes ? Lors du Conseil Municipal du 24 juin 2015, après la présentation du nouveau Directeur Général des Services (poste à haut risque puisque c’est le troisième en 15 mois) pour lequel on retiendra qu’il s’attachera « à travailler sur le fond plutôt que sur la forme » (ce qui promet encore de belles bourdes), Monsieur le Maire a procédé « dans les règles de l’art » à l’installation d’un nouveau conseiller municipal. Dans les règles de l’art, au détail près que cette information aurait dû être inscrite à l’ordre du jour. Mais bon, on ne va pas chipoter !
On ne va pas chipoter, non plus, sur l’approbation du procès-verbal du Conseil Municipal du 27 mai. Approximatif et peu fidèle aux propos tenus en session par les différents conseillers municipaux d’opposition, ce compte-rendu a fait l’objet de plusieurs remarques qui ont fait sortir le Premier Magistrat de la Ville de ses gonds et qui n’a pas hésité à « couper le micro » de certains gêneurs. Inquiétante cette perte de sang-froid et ce blocage systématique de toute expression démocratique, dès lors que le manque de professionnalisme et de rigueur de l’équipe en place est évoqué.
Un manque de respect des règles qui a conduit, une nouvelle fois, Monsieur le Maire à signer une Décision Municipale (DGS 15-05-69) pour verser le solde de la subvention à l’Emulation Sportive du Grau du Roi, alors que le Conseil Municipal ne lui en a pas donné le pouvoir. Signe plus inquiétant encore, l’absence totale de travail collectif des élus de la majorité puisque quand pour tenter de se justifier, Monsieur le Maire soutient qu’il existe bien une convention de moyens et d’objectifs validée par le conseil municipal avec l’ESGR, l’Adjointe au Maire déléguée à la Vie Associative le reprend immédiatement de volée en affirmant le contraire. Monsieur le Maire n’a toujours pas compris qu’il ne peut pas décider tout seul du versement de subventions à des associations et encore moins engager la commune sur des versements supérieurs à 23.000 € sans en référer au Conseil Municipal, alors qu’il soumet une question pour l’octroi d’une subvention à une association pour un montant de 100€ (question n°23 du Conseil Municipal du 24 juin 2015). A n’y rien comprendre !
Mais la plus belle illustration du manque de professionnalisme de la majorité municipale porte sur la question 22 relative à l’organisation de marchés nocturnes. Outre les erreurs relevées sur le montant de la redevance (258 € proposés en Conseil Municipal alors que seulement 250 € sont prévus dans la convention), l’équipe municipale ne semble pas avoir compris que l’organisation de ces marchés artisanaux à Port Camargue et au Boucanet devrait être pris en charge par la Mairie ou bien faire l’objet d’une mise en concurrence transparente. A l’heure où l’équipe municipale se lance dans une quête effrénée de recettes (augmentation des impôts, augmentation de la taxe de séjour, augmentation à son taux maximal de la taxe sur les consommations finales d’électricité, augmentation des tarifs des parkings, multiplication des contraventions pour le stationnement et contrôles de vitesse…), pourquoi confier l’organisation de 29 marchés à un particulier ? Le chiffre d’affaires généré a été estimé par la Mairie, elle-même, à 69.552 € pour les marchés de Port-Camargue et à 16.704 € pour ceux du Boucanet. Comment la majorité municipale peut-elle renoncer à plus de 85.000 € de recettes et, pire, les offrir à une association représentée par un auto-entrepreneur qui s’acquittera seulement de 7250 € de redevance pour la période ? Devant toutes ces incohérences, Monsieur le Maire a préféré suspendre cette question. Rappelons-lui simplement que cette question devra être re-présentée et votée en Conseil Municipal avant que ces marchés nocturnes ne puissent voir le jour !
Un dernier point sur lequel l’opposition souhaitait entendre Monsieur le Maire portait sur les conclusions de la procédure disciplinaire engagée à l’encontre du Directeur de la Régie autonome de Port Camargue. Malheureusement, après huit mois de suspense, le Maire a balayé d’un revers de manche la question en se réfugiant derrière le secret de l’instruction de la procédure. Les faits reprochés au Directeur doivent donc être d’une extrême gravité si l’on en croit la durée de la procédure et les informations qui ne transpirent pas dans cette affaire. Petite consolation tout de même, puisque Monsieur le Maire a promis d’en dire plus lors du prochain Conseil Municipal le 22 juillet. En espérant que la montagne n’accouche pas d’une souris… A moins d’un scoop !
le 30 juin 2015