
Au billard, cela s’appelle « jouer par bande », en politique, cela s’appelle de la « tambouille » ! C’est en ces termes que l’on peut résumer la question n°3 du dernier Conseil Municipal qui portait sur l’Expression Libre du bulletin municipal.
La question avait été soulevée en décembre dernier par « Le Grau du Roi fait front » et « Vivre Le Grau du Roi » qui suggéraient que tous les groupes du Conseil Municipal soient représentés dans cet organe de la collectivité. Une idée reprise à la volée par Monsieur le Maire, soucieux que l’opposition ait toute liberté à s’exprimer, lui qui avait « tant souffert d’être bâillonné » durant ses longues années d’opposant et qui proposait dans la foulée une réunion des représentants des quatre groupes dans son bureau pour évoquer la question. Une réunion à laquelle « Le Grau du Roi naturellement » ne jugea pas opportun d’être présent, ne souhaitant pas que « l’ingrate » puisse s’exprimer.
L’intention de Monsieur le Maire était louable. Je l’en remercie tout comme je salue la proposition conjointe de Madame Yvette Flaugère et de Monsieur Daniel Fabre. Quant aux autres…
Mais lors de la présentation de cette question en Conseil Municipal, la donne a légèrement changé. Certes il a bien été proposé que les 5 groupes disposent d’un espace d’expression dans le bulletin municipal mais Monsieur le Maire a décidé que cet outil de communication, prisé des Graulens, passerait désormais de 6 à 4 publications par an et que les deux pages d’expression libre seraient réduites à une seule page. C’est sûr que la liberté d’expression de l’opposition en prend un sérieux coup !
En réduisant l’espace d’expression (que certains avaient déjà du mal à remplir) de 3000 signes (environ ½ page) chaque deux mois à 1200 signes (un peu moins d’1/4 de page) tous les trois mois, Monsieur le Maire a réussi à mettre les 3 groupes d’opposition d’accord. Criant au musèlement et prétextant être lésés, ils se sont prononcés à l’unisson contre cette proposition pour laquelle j’ai souhaité ne pas participer au vote.
Certains ont profité de l’aubaine pour refuser en même temps de m’accorder une place dans le bulletin. L’arroseur a fini arrosé. En effet, la passe de Monsieur le Maire est habile :
- ouvrir les colonnes du bulletin municipal à une dissidente pour fissurer un peu plus l’opposition,
- réduire l’espace initial pour conduire cette même opposition à s’insurger en votant contre,
- faire adopter cette question uniquement par les Conseillers Municipaux du groupe majoritaire.
Au billard français, appelé aussi « carambole » (à ne pas confondre avec « carambouille 😉 « ), Monsieur le Maire a gagné le point : « En poussant sa bille avec sa queue, il doit parvenir à la faire entrer en contact avec les deux autres. Chaque fois que cette condition est remplie, le joueur marque un point et peut continuer à jouer. Quand il échoue, son adversaire prend la main… » (source Wikipedia).
Sophie Pellegrin-Ponsole
pour Le Cercle du Grau
Le 31 mai 2016
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