Le 16 mars 2018, le tribunal administratif exige que la Ville du Grau n’utilise plus « Let’s Grau » dans sa communication touristique, ravivant ainsi la discussion entre les pros et les anti et déroutant une équipe municipale à moins de deux mois de l’ouverture de la saison touristique.
Le 27 mars 2016, Le Cercle du Grau s’émouvait déjà de ce parti-pris [lire l’article] : « Le choix de « Let’s Grau » gêne certains à cause de son anglicisme mais là n’est pas le principal problème. […] Derrière cette accroche, « allons au Grau » (beaucoup moins glamour en français), quelle promesse est faite aux touristes ? ».
Mais qu’ont fait la majorité municipale et les responsables du tourisme pour nourrir cette marque et pour faire rayonner notre destination ?
Installée par le prodigue directeur de station qui a depuis regagné les montagnes alpines et la très cosmopolite station de Courchevel, la marque « Let’s Grau » n’a rien apporté au Grau du Roi ne véhiculant aucune des valeurs fondamentales de notre territoire : station familiale, authenticité d’un port de pêche traditionnel, faune et flore préservées, espaces sauvages protégés, au cœur de la petite Camargue… Cette marque n’a raconté aucune histoire aux touristes et n’a apporté aucune plus-value au Grau du Roi.
Imaginer que cette marque a dopé la fréquentation touristique au Grau du Roi durant ces deux dernières années est, au mieux, d’une naïveté déconcertante au pire, malhonnête intellectuellement. Biarritz, La Baule, Deauville, Les Sables d’Olonne, Biscarosse, Collioure, … qui figurent parmi les stations plébiscitées par les touristes, savent tellement bien mettre leur territoire en valeur, qu’elles n’ont pas besoin de recourir à des subterfuges publicitaires, pour bénéficier d’un tourisme de qualité.
La conjoncture instable au plan international et la canicule qui a sévi en 2017 sont (malheureusement) les raisons principales du maintien de la fréquentation touristique au Grau du Roi. Ce n’est pas d’une marque dont ont besoin en priorité les acteurs du tourisme local qui font prospérer la station mais de davantage de considération et d’écoute de la part de la majorité municipale qui devrait les accompagner et les soutenir dans leurs investissements et leurs prises de risques. Sachons attirer les touristes pour ce que nous sommes et sur ce que nous pouvons leur offrir : notre potentiel est immense.
On nous annonce déjà que l’abandon de cette marque « éphémère » ne coûtera rien au vu de ce qu’elle aurait déjà rapporté… Que sont 40.000 € d’honoraires pour rien, et, ce, sans compter toutes les déclinaisons en prospectus, brochures, produits dérivés, stands, PLV, référencement internet… ?
Au-delà de la pertinence ou non de cette marque, si les (chers) conseillers en communication de la Mairie avaient seulement eu l’idée de mentionner la traduction française sous l’accroche « Let’s Grau », il n’y aurait point d’affaire. Depuis 2014, la communication touristique de nombreuses communes a été épinglée suite à la promulgation de la loi Toubon. On aurait pu se renseigner… « Gouverner, c’est prévoir ; et ne rien prévoir, c’est courir à sa perte ». Le Cercle du Grau l’a déjà dit, ça aussi.
Le 18 mars 2018
La honte de voir de langlisime dans le Gard ont à pas besoin de ça
J’aimeJ’aime